Remise en état du conjoncteur/disjoncteur aluminium DS/ID LHS/LHM
1er modèle 10/55 - 09/60
1ère partie (démontage)

 

 

J'ai enfin la possibilité de compléter mon précédent article sur la réfection des conjoncteurs alu. En effet, il existe deux types de conjoncteurs alu.
- le premier modèle de 10/55 à 09/60.
- le second modèle de 10/60 à 04/69.

J'ai été missionné pour remettre en état et convertir au LHM un conjoncteur alu du premier type suite à la restauration d'une DS19 de 1960. Je profite donc de cette opportunité que j'ai d'en avoir un sous la main pour vous montrer comment le remettre en état. En effet, ces modèles là ont pratiquement disparus de la circulation, remplacés de manière quasi systématique sur toutes les DS et ID.
Comme à l'accoutumé, il faut se munir que quelques outils spécifiques pour l'ouverture du conjoncteur. En réalité il ne faut qu'un seul outil (en plus du banc hydraulique) pour cette opération. Sans cet outil (ou un issu de votre propre fabrication -comme moi du reste-), référencé 2224-T, oubliez tout espoir d'un quelconque démontage/remontage.
Les conjoncteurs alu 1er modèle et second modèle sont parfaitement distincts visuellement, on ne peut se tromper.
Le bouchon est très différent. Il existe même deux évolutions connues des bouchons 1er modèle.
Les différences sont de 3 ordres principalement:
- la forme.
- la matière. Le bouchon du premier type est en aluminium anodisé (rouge ou noir)alors que celui du second est en acier cadmié.
- la couleur.

Bouchons 1er modèle Bouchon 2ème modèle
Photo à venir Photo à venir


Le banc hydraulique est indispensable pour contrôler son travail. Sans lui point de salut, vous ne ferez rien de bon. En effet, il est ultra important de pouvoir contrôler les pressions de conjonction et disjonction ainsi que les éventuelles fuites internes. Et croyez moi, lors du changement de billes, c'est le problème n°1. Refaire les portées de billes devient alors une nécessité absolue, et les contrôler en est une seconde.
La seule difficulté se situe au moment de la remise en place du bouchon, car il faut comprimer fortement le ressort et faire prendre en même temps le bouchon dans le filetage de son logement. C'est très délicat à réaliser et mieux vaut prendre sont temps. En effet, il y a un très gros risque de faire prendre les filets de travers et là, c'est la catastrophe assurée.

Dans un futur article (dès que j'aurais un peu de temps....)je vous ferai le détail complet de l'évolution technique des conjoncteurs à travers tous les modèles.

Vue en coupe d'un conjoncteur alu du 1er type

AVERTISSEMENT :
Toutes les informations présentées dans cet article ne doivent être prises que ce pour ce qu'elles sont, c'est à dire à titre INFORMATIF et non pour une VERITE ABOSULE. Je ne saurais être tenu responsable si quelque chose se passait mal, dû à une erreur de présentation de ma part ou de mauvaise interprétation de la vôtre.

 

Le conjoncteur à réviser et convertir au LHM. Il s'agit du conjoncteur 1er modèle 2ème série reconnaissable à la vis de purge du deuxième modèle.

Le problème majeur dans la remise en état de ce type de conjoncteur, c'est la dépose du bouchon qui nécessite un outillage spécial.

N'ayant pas l'outil spécifique 2224-T à l'époque, je m'en suis fabriqué un à partir d'un fer plat. Je pulvérise un peu de dégrippant, mais c'est plus par bonne conscience que réelle efficacité.

Positionner d'abord le conjoncteur dans l'étau puis monter l'outil de dépose et desserrer le bouchon.

 

Une fois le bouchon débloqué, positionner le conjoncteur entre les mors pour dévisser le bouchon.

Il faut ouvrir les mors en même temps que l'on dévisse le bouchon.

Faites très attention lorsque vous arriverez à la fin du dévissage, car il y a le ressort qui pousse très fort et il y a un risque important d'arrachement du dernier filet.

Ca y est. Le bouchon est déposé. Avec mon outil, il reste fixé dessus.

Je procède donc à la dépose du bouchon.

Pour cela je dépose la vis de maintien.

 

 

Une fois le bouchon récupéré, déposer les rondelles de réglages si elles ont restées collé dedans (c'est souvent le cas).

Voilà le conjoncteur prêt pour la suite du démontage. l'opération la plus délicate est passée.

Dépose du ressort de compression.

On trouve au fond du conjoncteur la coupelle porte-bille.

Déposer la coupelle porte-bille.

Cette coupelle est du second type, mais sans le perçage au dessus qui permet de chasser la bille.

Je mesure à l'aide de mon pied à coulisse l'enfoncement de la bille. Il faudra respecter cette cote lors de la repose de la bille neuve.

Préparation de la coupelle porte-bille pour le perçage. Pointage du trou.

Perçage à 2,2mm jusqu'à la bille.

Ca donne ceci.

Déposer la bille à l'aide d'un chasse-goupille raccourci et d'une presse. Frapper avec un marteau sur le chasse ne fera que casser ce dernier (j'ai essayé avant vous!!!).

La bille est finalement déposée. Il faut impérativement la changer car elle se marque au point de contact avec la chemise du conjoncteur et détruit toute étanchéité future.

On va maintenant déposer la vis de purge du conjoncteur.

 

On profite en même temps de vérifier le serrage de l'écrou de la chemise à 33Nm ou 3,3mkg. Douille de 23.

Dépose du joint d'étanchéité de la vis de purge.

 

il faut maintenant déposer la bille qui se trouve derrière la vis de purge. Cela se fait sans aucun problème sur les conjoncteur qui ont toujours été en activité, mais ça se corse lorsque vous vous attaqué à la remise en état d'un vieux conjoncteur LHS inutilisé depuis des années. La bille reste collée au fond de son logement. Il faut alors la noyer dans le dégrippant

Ensuite chauffer le tout au niveau de la zone où se trouve la bille.

Après un chauffage d'environ 60 sec, on frapper avec un maillet en plastique quelques coups secs afin de décoller la bille.

Normalement, la bille doit sortir. Regardez celles-ci, toutes rouillées!!!

Ensuite dépose du joint de bouchon. Notez que l'on voit l'écrou de chemise que nous avons resserré précédemment.

 

On va ensuite déposer la bille d'isolation de la chambre de haute pression.

Pour cela placer le corps de conjoncteur comme ceci dans l'étau.

A l'aide d'un tournevis plat ou cruciforme (cela dépend de votre conjoncteur) déposer le vis de maintien des cales et plaquette de réglage.

Saisir la vis avec une pince type brucelle.

Déposer ensuite la plaquette de maintien.

Puis les cales de réglage.

Il reste encore un élément à déposer, le piston.

Le piston sortira par ce côté du corps.

Pousser à l'aide d'une pointe rigide sur la tige du piston (côté ressort). Si ca résiste, n'hésitez pas à utiliser un chasse-goupille et frapper avec un marteau.

Le piston sort doucement.

Finissez l'extraction à la main.

Le piston déposé. On remarque assez bien les traces de grippage dues à l'inactivité.

Déposer le joint à l'aide d'un outil fin et résistant.

 

Voilà notre "vieux" conjoncteur prêt pour un grand nettoyage et une belle remise en état.

Suite de la remise en état "partie 2"

à venir