Remise en état du conjoncteur/disjoncteur aluminium DS/ID LHS/LHM
2ème modèle 12/60 - 4/69
1ère partie

 

 

Profitant toujours de la conversion de la DS19 58 d'un ami au LHM, je m'attaque à la remise en état du conjoncteur-disjoncteur pour la DS et l'ID.
Les conjoncteurs sont identiques hormis leurs pressions de conjonction-disjonction qui diffèrent. Leurs pression respectives sont indiquées plus loin dans l'article (voir épisode 2).
Si les conjoncteurs sont identiques extérieurement, il y a quand même une légère différence qui permet de les différencier. En effet, sur la bague écrou il y a une gorge qui est usinée quand le conjoncteur est destiné à une DS. C'est on ne peut plus simple comme repère. Ce qui veut dire qu'il faudra vérifier que vous avez le bon conjoncteur sur votre auto maintenant que vous savez.
Mais que peut entraîner le montage d'un conjoncteur non prévu pour la voiture?
Honnêtement, je n'en sais encore rien. Je pense simplement que monter un conjoncteur d'ID sur une DS peut s'avérer problématique compte tenu du fait qu'il y a beaucoup plus d'organes à alimenter que sur une simple ID. On a donc un risque de manque de pression si tous les organes en ont besoin à un moment donné en même temps. Je pense particulièrement à la direction grosse consommatrice de pression. Monter un conjoncteur DS sur une ID ne pose à mon avis pas de problème. Ne dit-on pas: "abondance ne nuit pas?"...
La remise en état d'un conjoncteur ne pose pas de pb particulier, sauf si vous ne disposez pas d'un banc hydraulique pour le régler (abandonnez tout de suite l'espoir de faire un travail correct). Voir ici pour la fabrication d'un banc artisanal. Le conjoncteur est pourvu d'un très gros ressort qui calibre la pression qu'il va distribuer dans l'auto. Or, avec les années, ce ressort s'avachi un peu (ce qui est parfaitement normal) et on se retrouve avec un conjoncteur qui ne délivre plus la bonne pression. Ça, c'est pour la partie régulation, mais il y a aussi des étanchéités internes et elles aussi peuvent venir perturber la bonne distribution de la pression.
J'ai ouvert à ce jour pas moins de 7 conjoncteurs alu et tous, sans exception, présentent des traces d'usures sur les éléments qui assurent les étanchéités. Bien entendu certaines pièces ne sont plus disponibles en neuves dans le réseau, alors il a fallu contourner une fois de plus le problème. L'âge et certaines usures n'ont pas été prises en compte dans le dictionnaire de réparation, donc il a fallu encore inventer... J'ai donc trouvé la solution qui permettra de régler le problème que posait la bille d'étanchéité derrière la coupelle d'appui du ressort de tarage.
Les conjoncteurs en alu sont en général en bon état sauf pour ceux ayant fonctionné avec du LHS2 et qui ont été stockés longtemps sans précaution particulière, ceux au LHM ne posant quant à eux aucun problème de corrosion. La remise en état de ceux fonctionnant au LHS2 et mal stockés, pourra s'avérer problématique à cause d'un effet de corrosion au niveau du joint du piston situé derrière le gros écrou bague. Si votre conjoncteur est très marqué à cet endroit là, il y aura un très gros risque de fuite.
Cet article est présenté en deux parties, la seconde est ici.

 

AVERTISSEMENT :
Toutes les informations présentées dans cet article ne doivent être prises que ce pour ce qu'elles sont, c'est à dire à titre INFORMATIF et non pour une VERITE ABOSULE. Je ne saurais être tenu responsable si quelque chose se passait mal, dû à une erreur de présentation de ma part ou de mauvaise interprétation de la vôtre.

 

Dessin d'ensemble d'un conjoncteur-disjoncteur alu DS/ID

 

Voici un petit lot de conjoncteur qui vont profiter de cette remise en état.

Le conjoncteur de l'ID reconnaissable à son écrou bague sans gorge.

Celui de la DS avec une gorge usinée sur l'écrou bague.

On commence par le piston. Sur de vieux conjoncteurs LHS mal stockés, il faudra attendre la dépose de l'écrou bague avant de sortir le piston qui sera systématiquement grippé.

Dépose du piston.

Dépose de la vis de fixation de la plaquette de retenue de la bille.

 

Dépose de la vis avec une pince. Ne pas retourner le conjoncteur sous peine de perdre certaines pièces situées sous cette patte.

Dépose de la patte de maintien de la bille.

Une fois la patte retirée, on voit bien la bille et les cales de réglages.

Dépose des cales de réglages. Attention, elles sont très fragiles.

Dépose de la bille.

Placer ensuite le corps du conjoncteur dans un étau muni de mordaches.

Le positionner comme ceci avec la sortie de H.P. en appui sur le mordache.

Prendre une bonne clé à chaîne et desserrer l'écrou de quelques filets mais sans le retirer.

Il faut parfois s'armer d'un levier conséquent (surtout avec les conjoncteurs LHS) et tirer comme un sauvage. L'écrou est serré à un couple énorme de 100Nm ou 10 Mkg.

Pose ensuite d'une vis M7x30.

 

Positionner le conjoncteur comme ceci et serrer un peu pour comprimer le ressort en appui sur le piston derrière l'écrou bague.

Le fait de serrer va libérer l'écrou bague de la contrainte de pression du ressort situé derrière.

On peut alors desserrer l'écrou bague.

L'écrou bague est déposé.

Sur tous les conjoncteurs LHS démontés, le piston est resté grippé dans le corps. Normalement, le piston sort lorsque l'on desserre l'étau.

Pour sortir le piston, il faut d'abord pulvériser un peu de dégrippant.

Reposer la vis M7x30.

Remettre le conjoncteur dans l'étau.

Serrer un peu en comprimant le piston de 2/3 mm.

Chauffer le corps à l'aide d'un bleuet et dévisser l'étau pour permettre au piston de sortir.

Déposer le corps. Attention, c'est chaud!!!

Le piston est sorti sans aucun problème.

Dépose du piston.

Attention, des rondelles de réglages sont situées derrière le piston. Les plus grosses tombent bien en général.
On peut déjà observer les premières traces de corrosion.

Mais les plus fines restent collées derrière le piston. Il faut donc aller les chercher avec un fin outil.

Dépose du ressort.

Dépose de la coupelle porte-bille.

On voit au fond du corps un écrou qu'il faudra resserrer mais en aucun cas déposer.

Positionner le corps du conjoncteur dans l'étau.

Resserrrer l'écrou (douille de 23) au couple de 30Nm ou 3 mkg. On y arrive aussi avec une douille de 24...

Desserrer la vis de détente.

Dépose de la vis de détente.

Normalement, il y a une bille derrière la vis de détente. Le pb avec les vieux conjoncteurs LHS, c'est que la bille est collée au fond du trou et impossible de l'extraire normalement. Pulvériser du dégrippant et laisser agir.

Ensuite, prendre le bleuet et chauffer la zone où se situe la bille.

A l'aide d'un maillet en plastique, frapper la zone où se trouve la bille. Cette dernière sortira après 4/5 coups de maillet.

Voilà des billes bien marquées voire rouillées pour certaines d'entre-elles. On comprend mieux pourquoi elles sont restées collées au fond du trou.

Dépose du joint torique du piston.

Dépose du joint torique de la vis de détente.

Dépose du joint torique du piston.

Vérifier que le corps un fois nettoyé ne présente aucune trace de fêlure ou autre.

Ce piston est un peu oxydé.

Un coup de papier 800 à sec lui rendra un aspect plus correct. L'état de surface n'a pas d'importance, car ce piston n'a aucun déplacement. Par contre bien nettoyer la gorge du joint.

Toiler au 800 à sec le piston si ce dernier possèdes des traces d'usure.

A l'aide d'un goupillon laiton, nettoyer le trou de passage de la vis de détente (étanchéité de l'alésage).

Un conjoncteur en pièces détachées, prêt à être remonté.

FIN DE LA PREMIERE PARTIE


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