EPISODE 06

18 avril 2005 23h01

Ça y est c'est parti pour le dégroudronnage, déjointage du châssis. Je ne vous en montre qu'une partie, de toutes façons ne n'ai que 2 photos !!!
Le photographe vous l'aurez deviné, est parti sans laisser d'adresse...

On attaque le fond de coffre, le décapeur thermique a chauffé dur pendant toute une semaine. Oui, il m'a fallu presque une semaine seul pour dégoudronner, déjointer entièrement le châssis. Un vrai travail de bagnard. J'en ai bavé, les effluves de goudron m'ont retourné le cerveau à de nombreuses reprises. Bien aérer son espace de travail est primordial.

Maintenant que le châssis est débarrassé de tout son goudron (au moins 7/8 kg), je vais préparer un peu le travail du tôlier. Comme le temps c'est de l'argent, je vais me lancer dans la première phase de l'apprenti carrossier: dépointer et retirer toutes les tôles pourries ou à changer car trop déformées. Pour cela, j'ai acheté une fraise à dépointer, un outil qui marche du tonnerre. Mon châssis va devenir un vrai gruyère, et mon tôlier va pleurer.

C'est parti pour une bonne séance avec "LULU la foreuse". Elle va s'en donner à coeur joie. Je commence par me faire la main sur le plus facile, dépose du gousset de liaison entre tour de toit et panneau de custode AR. C'est finalement très facile a faire et on y arrive sans problème avec une perceuse sans fil.

Après avoir fait sauter tous les points de soudure, le gousset vient tout seul. C'est bien corrodé derrière, mais seulement le gousset fut attaqué en profondeur et percé.

Une fois nettoyé on comprend mieux pourquoi cela rouille. Compte tenu de la forme du tour de toit, il se crée une poche d'eau derrière le gousset, et si le jointage a été mal fait, l'eau s'infiltre et fait pourrir joyeusement la tôle sans qu'on s'en rende compte. Lors du rejointage, je bourrerai de mastic polyester cette cavité pour être tranquille.

Compte tenu de ce que j'ai découvert derrière le gousset gauche, je décide la dépose du gousset droit.

Finalement, lui sera épargné de toute trace de corrosion, mais il fallait quand même s'en assurer. Ça ne coûtera pas grand chose à refaire, donc aucun regret.

On attaque la dépose des supports de pare-choc AR. Malgré leur bon état apparent, je sais (par expérience) qu'ils sont pourris à l'intérieur.

Regardez d'ailleurs ce qui tombe juste en ayant dépointé quelques soudures.

Il faut jouer un peu du bédane pour terminer le dépointage des soudures et décoller les tôles.

Dépointage des points coté panneau AR. Le plus dur c'est de trouver tous les points, j'ai fait un trou inutilement à cause d'une mauvaise évaluation.

Voilà, le support est enlevé, derrière c'est très sain, mais j'ai déchiré légèrement la tôle en utilisant le bédane pour faire sauter un point inaccessible avec la fraise.

Observez l'état interne du support, c'est pas réjouissant, l'expérience a parlé !!!

Le tube qui reçoit le caoutchouc est bien attaqué.

Dépose du support de pare-choc coté gauche.

Dépointage des 2 points sous le longeron AR.

L'état du support gauche est encore pire que celui de droite. Le tube qui reçoit le caoutchouc a pratiquement disparu.

Ce qui est étonnant, c'est que le passage de roue paraît en meilleur état de conservation que le droit. Malheureusement, j'ai aussi déchiré la tôle en faisant sauter le point de soudure inaccessible.

On attaque la dépose du retour du porte joint de gouttière.

Ça commence à faire un petit peu gruyère tous ces trous. En fait, j'ai fait une erreur de débutant car, je n'aurai jamais du faire sauter les points de soudure de ce coté. Il aurait fallu le faire par le dessous, l'identification des points de soudure aurait été plus délicate, mais j'aurai évité de transformer les gouttières en passoire.

Le rabat du porte joint commence à tomber tout seul !!!

Je termine la dépose à la main. J'ai bien percé tous les points donc c'est facile.

Et voilà le rabat du porte joint déposé, il est dans un état lamentable. Mon tôlier en reformera un autre avec ce qui reste du vieux comme modèle. Je ne jette rien de ce que je dépose. On a aussi une belle vue sur la gouttière transformée en passoire !!!

Dépose de la tôle de liaison gauche. L'accès ne m'a pas permis de faire sauter les points de soudure coté tôle.

La bordure ressemble donc aussi à une passoire.

La tôle de liaison droite est déposée à son tour. "Retour de la passoire2". Comme celle de gauche, je ne les ferais pas changer pour des fabrications neuves récentes. Je n'aime pas du tout leur forme et pour les avoir déjà tester, il faut aussi pas mal d'adaptation, donc je préfère faire réparer celles d'origine, même si cela me reviendra plus cher à la fin. L'aspect est aussi important pour moi.

Allez, j'attaque l'adaptation par la découpe de la butée de bras de suspension. Je vais me servir de 2 bras AR pour assurer la fixation du châssis sur la remorque.

Je ne sais pas dans quelle nuance de métal les bras sont faits, mais ça été très long à couper.

Voici la remorque qui va servir au transport du châssis. Elle a déjà subie une première adaptation pour transporter la coque de ma cox.

Fabrication des supports AV. J'ai fait couper un profilé en L, dans lequel j'ai réalisé des équerres.

Je vais donc me servir des points d'ancrage du train AV pour fixer le châssis à la remorque. 3 Points de fixations suffisent amplement. Après réflexion, l'équerre de droite pourrait s'avérer inutile compte tenu du dimensionnement de celle de gauche

Mise en place d'un tube de section carrée de 80mm. Il servira pour s'appuyer sur la remorque

Je règle ici la position du tube pour qu'il soit bien droit avec un niveau à bulle.

Pointage du tube sur les équerres puis soudure finale ensuite.

Là, je vous montre un équerre de butée que j'ai mise, pour que le châssis puisse reposer dessus au niveau de l'unit AV.

Préparation des supports AR. Je vais tronçonner au milieu chaque bras. le plus difficile, c'est qu'il faut que je coupe selon un certain angle pour qu'une fois le demi bras en place, ma coupe soit bien parallèle au sol. Pour m'aider, j'ai fait un tracé au blanc à pneu.

Spectacle pyrotechnique garanti. Oh !!! la belle jaune !!!

Mise en place du demi bras sur la platine de liaison avec le longeron de la remorque. On décape toute la surface où se fera la soudure.

Pointage, vérification que tout est bien aligné. Puis la soudure finale se fera sur l'établi.

Le demi bras soudé sur la platine. Je suis très fier du résultat obtenu. On croirait que j'ai fait cela toute ma vie!!!

Maintenant que les demi bras AR sont prêts, je passe à la réalisation d'entretoise de renfort dans les longeron de la remorque. Elles éviteront que le tube ne s'écrase lorsque je serrerait les platines des demi bras AR dessus.

J'ai tellement peur que mon montage ne tienne pas que j'ai prévus 3 points de fixation pour les platines des demi bras AR. Je suis convaincu qu'un seul (celui vertical) suffirait.

Le cadre qui supportera le châssis de la DS est enfin prêt. J'ai prévu des équerres pour fixer les longerons du cadre sur ceux de la remorque. J'en ai mis 6 pour être certain que rien ne bouge. J'ai voulu aussi faire quelque chose de pro pour qu'en cas de contrôle de la part de la maréchaussée, ils voient que c'est du sérieux et pas de la bricole à la "va comme je te pousse". Faut dire que l'équipage aura de quoi surprendre.

Ça y est, c'est enfin prêt. Il m'aura fallu 5 jours de travail acharné pour terminer ma remorque. J'ai tellement bien calculé mon coup, que je peut promener l'ensemble très facilement à la main. C'est la grande classe. A la maison, tout le monde m'a prit pour un joyeux illuminé...

J'ai de la chance, les pinces joints d'encadrement de porte sont en parfait état, j'en profite pour bien les écarter pour que le sablage y pénètre mieux et en prévision aussi d'un traitement spécial donc je parlerai plus tard.

Ma technique pour écarter les pinces joints: un vieux ciseau à bois assez large et je le soulève gentiment pour l'écarter. De plus, cela permettra la repose plus tard des joints d'encadrement de porte de façon plus rapide et sûre.

J'attaque maintenant la dépose des supports de cric AV. Il y a du travail en perspective.

Il faut d'abord déposer la tôle de fermeture du longeronnet AV. Elle se dépose assez facilement.

J'essaie de ne pas trop l'abîmer car elle servira de modèle pour sa refabrication.

Ça y est, c'est enlevé. On peut observer l'oxydation qui s'est formée entre les tôles, autant dire que c'est ainsi sur toute la voiture. Une DS sans corrosion , ça n'existe pas!!!

L'état du longeron AV est parfait, pas de corrosion perforante, seulement une oxydation de surface, ouf!!!

On termine la dépose du support de cric par l'élimination des tous les points de soudure, et c'est pas une mince affaire. Au vu du nombre, il ne risquait pas de s'en aller.

Il m'a fallu pas moins de 3 heures pour extraire le support de cric. J'ai autant de travail qui m'attend pour celui de droite.

On voit bien de ce coté-ci la corrosion perforante, mais qui n'est pas impressionnante. Je suis convaincu que le sablage fera encore mieux !!!

A cause de la déformation due au choc, j'ai beaucoup plus de mal à retirer le support, j'ai du mettre 1h de plus. On est le 1 mai 2005 il est 11h00 je pars dans 15 heures et ce n'est pas terminé !!! Angoisse !!!!!!!!

Comme expliqué dans l'épisode2 "diagnostic châssis", j'ai pris la décision de déposer la traverse AV car j'en ai une neuve.

2h après, c'est presque terminé. C'est incroyable le temps qu'il faut pour dépointer. On croit que ça va être torché en 1/2h et bien pas du tout. Vous avez toujours des points de soudure retors, des accès impossibles et la crainte de rater quelque chose.

Enfin, tout c'est bien passé, j'ai finalement terminé dans les temps a préparation du châssis. Il me restera encore à préparer l'ensemble de la remorque pour le grand voyage.

Cela fait 1 mois et 1 semaine que j'ai attaqué la restauration et le châssis est fin prêt pour partir se faire une petite séance de lifting, que voulez vous, lui aussi est d'une coquetterie bien féminine. Je décide de sortir mon oeuvre, mais je vais vite déchanter, j'ai du mou de chat dans les bras, je suis resté bloqué dans la descente avec mon attelage. Va falloir prendre le PIC pour le sortir.

Mon petit inspecteur des travaux fini toute fière de guider son bagnard de papa...

C'est qui la plus belle?

Petite vue AR de l'ensemble, on va faire sensation sur la route avec ça!!! Si on ne se fait pas gauler par la maréchaussée, on aura de la chance.

Vue aérienne de l'ensemble, impressionnant !!!

Une réussite totale !!!

LA GRANDE CLASSE

Pour Pierre et Laurent, une petite photo artistique dans la pénombre du soleil couchant, ça c'est de l'Art messieurs !!!

EPISODE 7
Suite de la restauration
"Sablage du châssis et 1er traitement anticorrosion "

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Fin de l'épisode 6
01 mai 2005 21h25